L’air est jaune pour la première fois derrière mes yeux.
Verte, la végétation lance ses gyrophares :
la tombeuse d’alerte leur est tombée sur la tige.
Je n’ai pas vu tout de suite
la grêle ne m’est pas tombée sur la tête
je n’ai pas senti tout de suite.
La bourrasque, se fichant de mon attention,
de si j’écoute ou vois,
étale sur le sol les feuilles du sureau que ce dernier s’est laissé prendre.
« Je suis, je cris »
déposé au sol
mais je ne sais pas lire le sureau dans le souffle du vent et de la grêle
Je n’entendais pas,
toit sur la tête
casque vissé sur les deux oreilles,
attentives aux voix humaines
(que je ne comprends pas toujours non plus
bien que j’en connaisse la langue
bien que je sache ses gestes par corps
bien que je goutte la chaleur qu’ont les mots)
La glace vient soutenir (puis-je dire soutenir si le soutien vient du ciel ?)
la percée des saxifrages,
martèle le ciment
toc toc
frappe à la porte du petit être grand avide
gronde, grimpe
sans se soucier qu’une voix l’autorise à entrer.
La grêle ajoure le sol.
Le ciment se divise en pavés
l’un sur le sol
l’autre est dans le saut.
Il n’y a plus qu’à se taire.
C’est compris.
La terre, nourrice, est sortie
partout.