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Aujourd’hui c’est le deuxième jour,

Deuxième jour que je saigne dans une coupe, silicone et souple,

tachée du temps passé au contact de mes muqueuses sanglantes. 

Entre mes pieds, un linoléum gris.

La coupe est retirée
ouverture vers l’ampoule qui prend la scène en spectacle,
spectacle à l’interprétation devenue mécanique : 

Le retrait,
L’effacement par l’eau,
Le pli,
La stabilité permise par les muscles vaginaux.

Sauf que

aujourd’hui, la metteuse en scène jette un caillou dans la mare une coupe pleine sur le lino son contenant contre les murs.

Mes doigts ont ripé.
C’est confirmé, la coupe aussi subit la gravité.

Pendant que l’eau stérile frémit, je bougonne.​

Sur le béton linoléumé, le vin ruisselle
le sanguinolent se répand sans imprégner. 

Une arcade brisée sur un trottoir.
 

 

 

 

 


Cracher le sang,
imbiber la terre.
J’en rêve ; l’eau boue.

La terre froide accueille,
elle chante, se gargarise,
boit à grandes gorgées ;
s’écoulent depuis des régions chaudes 

les torrentielles.

Lèvres à bouches, 

je crache du vin sur les dents bétonnées, 

la gorge terreuse avale - tes règles.

La coupe restera stérile
J’ai plongé mes orteils dans la terre fraîche, deux troncs se regroupant en un tendent le périnée, des racines poussent et agrippent une caillasse, mes fesses sourient,

libération.
Dans le vignoble, le fruit n’atteint pas le stade raisin,
L’équivalent d’une grappe retourne à la terre, vin chaud.


Le sang ruisselle, plonge.
L’eau boue.

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