C s’applique à conserver chaque brique de lait vide
une
une
une bue par jour
depuis des décennies.
C dépose celle d’aujourd’hui sur les six dernières
au bas de la fenêtre donnant sur un petit
petit jardin potager.
Le mur de briques est assez haut désormais pour empêcher la fenêtre de s’ouvrir. C’est le moment de la semaine : le rituel.
Les sept briques sont déplacées, en lot
déplacées jusqu’au petit, petit jardin potager
où sont érigées d’autres briques de lait vidées, rincées,
hauts vers le haut.
[][][][]
[][][][][]
[][][][][][]
[][][][][][][][]
[][][][][][][][]
[][][][][][][][]
[][][][][][][][]
[][] [][][][]
C prépare avec attention sa cabane son palais de cadavre
en briques de lait
soigneusement vidées,
méticuleusement rincées,
précisément biodégradables.
C a décidé, c’est ici que son corps sera trainé, laithargique,
c’est ici que son C deviendra U pour accueillir la nuit éternelle
au creux d’un igloo montagne d’emballages industriels.
En l’état, sans hic, C dit :
J’ai assez, et bien vécu,
je peux mourrrrir une première fois
remplissant la condition sine qua non
pour renaître en graines,
et souffler l’élan post-industriel.
Le haut accueille le bas. Les sept briques
des sept derniers jours
une
une
une
une au dessus des précédentes.
Les nombreuses précédentes.