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Je ne peux pas rire.
Ma gorge s’y refuse.

Si mon visage garde en souvenir 
tensions musculaires ou rictus
spasmodiques 
je ne peux plus rire.
Et de moins en moins, 
puisque j’ai vu, et finalement j’ai compris.

Leurs sous ci, leurs sous là m’ont irrité.
Les sourds aux cils sales
sourcils froncés, sourires sournois
paroles crades, crocs rebiqués par l’argent gardé.
Celles et ceux assis.es sur les Si et les colonisé.e.s
assoiffamé.e.s par l’assiduité du gros roi chiffre.

Ravale ta manche !
Il n’y a pas plus simple ravage
à exterminer.
Shifumi perdant.

D’autres savent encore comment 
rire. Alors je les regarde faire, 
gorge serrée,
et j’en souris.
Mais je ne peux plus rire, 
amassant en réserves
destinant aux autres de ce monde, 
ceux et celles qui croient le maîtriser, 
l’ayant richement rasé
un rare éclat de rire brulant la trachée tractant la transformation à la force du râle,
lors du jour où.

Je ne veux plus rire, 
autrement qu’en le jetant, graveleux
crissant et urticant aux oreilles des grands, 
lorsqu’ils et elles réaliseront.
Notre empire ne tient pas debout.

Je garde en viscères puisque je crois
- pourtant non croyante, il y aurait de quoi rire -
Nous sommes à l’heure du récalcitrant, refus en avant.
Pierre qui croule n’amasse plus bourses.
Ce moment arrive, et ç’en sera finit de la vermine jamais repue.

De gré ou de force.

Ils s’effritent
et leurs supposées raretés avec.
La valeur ôtée aux voleurs.

La voici, la farce ultime :
les grands ne rirons plus 
sur, de nous, 
mais avec nous.

Ils et elles n’ont rien d’autre.

Alors, avec Nous,
Je rirai
et je pleurerai en même temps.

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